BLEU
VELOURS
« And so I fell in love with a color – in this case, the color blue – as if falling under a spell, a spell I fought to stay under and get out from under, in turns. »
Maggie Nelson, Bluets
Une rencontre, un soir très doux. L’été.
Il vient d’un autre pays, mythique, lointain ; elle lui parle dans une langue qui n’est pas la sienne, une langue qui leur est étrangère, à tous les deux. Ils l’occuperont, pour un temps (for a while). Le temps de l’histoire. D’amour, inventée, déjà trop écrite. Et pourtant : juste ici, sur cette page, elle recommence.
Il est parti, un soir d’hiver. La nuit en plein jour, et le ciel sans étoiles ; devant la noirceur et la neige, elle ne s’est pas retournée. Voilà une fin possible. Ou une autre, une scène de gare, d’aéroport, définitivement gâchée par le cinéma, qui aura tenté de la faire passer dans le registre de l’image. Il n’y a rien à voir, rien que l’on puisse montrer, de cette scène-là : ce déchirement. Rien, une texture peut-être, à écrire, effleurer… délicatement… À peine, de mots. Tout avait été dit, avant ; leurs voix tremblaient, légères. Ils se sont retrouvés là, au bout… non… comment dire ? au bord, du dernier regard.
MAKING OF
« Thought I could turn emotion on and off
[...] But love taught me
Who was the boss »
Diana Ross, The Boss
Photographie du tournage [18.12.2020] de la vidéo Blue réalisée à deux, pandémie oblige. Le budget total s'élève à 80$, dépensé entièrement chez la fleuriste du coin.
Photographie /
Lucas Prud'homme-Rheault