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.Je me rappelai de vieux crépuscules et soudain, je me sentis .foudroyée par cette exigence que depuis si longtemps je .réclamais à cor et à cri : je devais faire mon œuvre. Ce projet .n’avait rien de neuf. 

 

Mémoires d’une jeune fille rangée

Simone de Beauvoir

MISSION

La Décombre, une invention de trois — un gars du Lac, une fille des bois et un évadé du Parc de la loutre brûlée — parce que trois est un nombre littéraire : les jours passés par Jonas dans la baleine, les panneaux du Jardin des Délices et les reliques de la mort. Trois, c’est aussi la date de naissance de Sarah Kane, Gertrude Stein, Paul Auster et Franz Kafka ; celle du décès de Georges Perec et de Marguerite Duras. Trois, les Parques et le Cerbère, les mousquetaires et les bonnes fées, les sœurs de Tchekhov et les sorcières de Macbeth. 

 

Il fallait se retrouver trois pour qu’une idée folle émerge, et qu’advienne La Décombre — collectif sans adresse, lieu de liberté, de création, où les idées se déploient, tranquilles. Formés en littérature, mais aussi en théâtre, en musique, en danse et en cinéma, nous partageons une passion pour l’écriture, la citation, la répétition, l’intertextualité. Nous ne parlons jamais seuls ; nos racines s’enfoncent dans une histoire sans fin, l’histoire des pensées abouties et des intuitions fugaces, de la recherche savante et du gribouillis de coin de table. Ainsi nourris, nous ferons pousser toutes sortes de choses, étranges, parfumées, rugueuses…

Si nous résistons à la tentation d’annoncer, déjà, les couleurs de nos créations, si nous évitons de clarifier nos intentions formelles et n’avons, pour ainsi dire, aucun itinéraire, c’est que nous revendiquons l’errance et aspirons à la liberté : de dire, d’imaginer, de créer, mais aussi, de nous réinventer sans cesse. 

 

La Décombre est une faille à investir. Y apparaîtront des images nouvelles, des espaces saisissants, des paroles singulières, peut-être pour provoquer, éveiller, peut-être pour faire bouger ce qui, auparavant, nous apparaissait immobile. Il s’agit surtout d’un espace de collaboration, auquel les artistes et artisans qui le souhaitent peuvent se greffer, pour une œuvre ou pour une vie, au rythme où fleurissent les mises en scène, les images et les mélodies.

voix 1 : il reste tant à dire, à voir

voix 3 : faire voir ?

voix 2 : et entendre, ne pas oublier, entendre...

voix 1 : que les corps s’ouvrent, et vibrent

voix 3 : tous ensemble dans la fosse

.Last in a long line of literary kleptomaniacs / 

.(a time honoured tradition) / 

.Theft is the holy act / 

.On a twisted path to expression.

 

4.48 Psychosis

Sarah Kane

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